dimanche 12 août 2007

Casse-tête

C'est un vrai casse-tête. Un vrai de vrai, un 3 dimensions, un 5000 morceaux, une image avec des changements de couleur flous, un casse-tête neuf aux rebords presque coupants et qui sent le carton d'usine. Un vrai, je vous dis. Peut-être pas dans le sens habituel, mais quand même. Je m'explique.

On a décidé de retourner vivre dans les laurentides. C'est là qu'elle est, cette maison qu'on cherche. Ben, en fait, on ne l'a pas encore trouvée... mais on a décidé de l'endroit où chercher, c'est déjà ça. En attendant, un appartement dans la région fera l'affaire.

Simple, vous vous dites? Trouver l'appartement. Aller en visiter à 70 kilomètres de mon chez-moi actuel. Trouver un propriétaire qui accepte le puppy. Trouver quelqu'un pour prendre ma place dans mon 5 et demi anti-animalier. Dealer avec mon propriétaire frustré. Planifier les activités financières de l'automne à une heure de route. Repenser nos vies. Faire des boîtes, démonter les meubles ikéa. Des heures de plaisir en songeant à tout le bonheur que nous aurons à vivre entourés d'arbres et à apprendre à notre compagnon-poilu-non-clandestin plein de choses originales... Couché, reste, roule, arrête de japper, donne la patte. :O)

Mais le casse-tête, ce n'est pas ça. Pas tout à fait... du moins pas au sens où on l'entend généralement. Un casse-tête, c'est quelque chose de compliqué qui ne prend forme qu'après maintes et maintes tentatives du genre "le morceau rentre pas vraiment là, mais peut-être que si je pouvais le forcer juste un p'tit peu...". Allez, avouez donc, on s'est tous déjà essayés à faire entrer un boutte carré dans un trou rond, juste pour voir... tout d'un coup que ça marcherait, après tout, "me semble que c'est là que ça devrait aller". Dans le casse-tête, et dans nos vies aussi. On ne se rend pas jusqu'à forcer les choses vraiment... on ne voudrait pas briser un morceau de l'image... On fait juste s'essayer, s'imaginer qu'on a un peu de pouvoir sur les choses.

Le beau du casse-tête, c'est quand ça marche. Quand ça sort du chaos de la boîte. Enfin. Le boutte rond dans son encavure ronde, les morceaux de ciel avec les morceaux de ciel... Quand ça marche partout, là, pas juste avec les morceaux-du-contour-qui-sont-faciles-à-trouver à cause du côté droit!! Partout, chaque morceau dans son trou, chaque chose à sa place, chaque bout de paysage finalement complété. Sans rien forcer.

En une demi-journée de parution d'annonce sur les Pac, j'ai trouvé un couple pour prendre ma place. En 2 journées de visite, le futur logis dog-friendly est trouvé. En à peu près l'équivalent en recherches et entrevues, mon chum a réglé son salaire pour l'automne avec une compagnie de Sainte-Adèle. Bref, moins d'une semaine, et tout prend sa place, comme si tout avait eu une place bien déterminée à l'avance. Tout ça à partir d'un petit chien.

* * *

"...pis à part de ça, moi, c'est sûr que je reprends le logement l'année prochaine pour aller rester dedans, facque c'est certain que ton monde qui veulent reprendre le bail, ben j'vais leur dire qu'ils vont l'avoir jusqu'en juillet, pis après ça, c'est moi qui prend la place. "

Ah bon.

Tout ça pour apprendre que si j'avais pas planifié mon déménagement cette année, alors que tout semble comploter pour que ça se fasse, j'aurais sûrement été prise pour déménager de toute façon l'année prochaine.

En plus, il s'avère que les nouveaux locataires sont contents de l'arrangement, pressés qu'ils sont de partir de leur logis actuel, quitte à ce que ce soit pour une année, en attendant de trouver un endroit à plus long terme l'an prochain.

Non mais, c'est tu ben faitte rien qu'un peu?!
Ça, c'est un moment où on se dit, l'air satisfait, que "rien n'arrive pour e-rien".

Vraiment, j'aime bien penser que c'est pas moi qui choisit. :O)